La rumeur gronde, un homme est assis, le regard bas, gris. On le regarde, il le sait. Des photos d’avant circulent, on le voit officiel, en couleur, souriant, confiant. On se surprend à imaginer qu’il s’agit d’une doublure.
Et puis il y a la distance, l’océan immense qui nous sépare de ce monde, océan d’incertitudes, de doutes et de peurs. Serions-nous tous un peu dans ce tribunal new-yorkais ? Coupables ? Innocents ? On voudrait ne rien voir et pourtant on regarde le visage d’un homme ; on voudrait se détacher et ne plus y penser, mais ca revient, l’affaire, les suites de l’affaires et les conséquences de l’affaire nous poursuivent et tournent en boucle.
Et soudain, on nous demande de tourner un peu le regard vers l’autre, une femme que l’on ne connait pas. On croit entendre des mots étouffés « la menteuse ». Et puis on fait l’effort de penser à l’impensable, à la souffrance d’une femme, à ses cris, à sa honte, à ses larmes et à sa solitude, aussi.
Là-bas, une femme et un homme sont seuls au monde, quelque chose a eu lieu, il faudra bien savoir, plus tard.
Sous le soleil, Paris fait semblant de rien, on voudrait faire taire les commentaires, laisser le fil des événements futurs se dérouler en silence, mais les railleries de comptoir se mélangent aux odeurs de friture. La province de France voudrait bien se croire aussi loin de Paris que de New-York et cette pluie qui ne vient pas.